Interview avec Ami Jetté de Big Balade
J’ai eu la chance de parlementer avec le guitariste & compositeur de Big Balade, Ami Jetté, cette semaine avant son show au Festival Franco-Ontarien jeudi. Ami a déjà participé et gagné au concours de l’APCM Ontario Pop en 2013. Le Rond Point au FFO est l’incarnation d’Ontario Pop, le spectacle qui met en vedette les artistes franco-ontariennes lauréates d’une semaine de formation dans l’industrie de la musique à Sudbury.
Cette année Big Balade est le groupe d’Ottawa, tandis que Martine Fortin de Sudbury, Alice Winters et Didier Lozano de Mattawa/Brampton seront les quatres artistes qui présenteront au Rond Point 2014, le 12 juin au Festival Franco-Ontarien au Parc Major’s Hill à 19h. Nous y serons même s’il pleut!
Parle moi de Big Balade. D’où vient cette musique?
Big Balade c’est cinq Franco-Ontariens qui sont un peu flyés et spéciales qui sont ensemble parce qu’ils aiment beaucoup la musique et parce qu’ils veulent transmettre leur joie de vivre à la foule quand ils jouent live. Dans le fond, le projet a débuté avec moi et Mathieu Gauthier, on s’est rencontré à un potluck et ça immédiatement cliqué quand on a joué d’la guitare ensemble. On a eu une bourse de la CAO qui nous a donné le feu vert. Ensuite Math a rencontré Don Charette (un autre coup de foudre) pour jouer la batterie, pis là on a invité les filles pour plus équilibrer les sexes dans le groupe, et pour avoir une meilleure énergie en étant cinq. On a tous nos propres forces: Gabrielle a fait notre logo, elle a étudié en graphisme, Sarah a étudiée en communication, Don a un studio chez lui. Alors on a vraiment toutes les ressources qu’il faut pour pousser au prochain niveau.
Qu’est-ce que ça signifie pour vous d’être Franco-Ontarien?
Nous autres on est vraiment fiers d’être francophones non seulement Ontariens mais Canadiens. Le français pour fait partie de notre vie, c’est chacun notre langue maternelle et on veut vraiment promouvoir le français au-delà de l’Ontario. On trouve ça dommage que les Franco-Ontariens n’ont pas beaucoup de visibilité au Canada tandis qu’on entend les Québécois et on entend les Acadiens. On veut vraiment projeter d’la lumière sur le français en Ontario.
Ami, tu as déjà participé à Rond Point en 2013 quand c’était Ontario Pop et tu as gagné avec tes chansons folk rock. Ta musique a évolué depuis. Quelles sont les facteurs qui ont changé ton style?
Pour moi, j’ai toujours voulu faire partie d’un groupe. J’ai toujours pensé que ça serais plus fun être les Beatles qu’être quelqu’un comme Elvis, qui était tout seul. J’pense qu’en gros qu’est-ce qui a changé c’est l’aspect que les chansons c’est plus juste moi, c’est plus gros que ça maintenant. Maintenant qu’on est un band je mets tous mes efforts là-dedans et je trouve que l’énergie de collaborer avec d’autre monde c’est indispensable dans la musique. Dans l’fond je ne me considère plus comme un artiste solo mais bien un membre de Big Balade.
Qu’est-ce qui t’as mené à produire de la musique hip-pop?
Bein nous on appelle ça du funky, groovy pop maintenant. Trop souvent la musique d’aujourd’hui c’est pour se détendre ou peut même être dépressive. Nous autres on veut être a breath of fresh air. On veut absolument, à tout prix, que le monde s’amuse à nos shows. J’pense qu’on est en train de miser beaucoup sur l’aspect live de notre bande. Dépendant de la foule on va peut-être jouer d’autres chansons, on va avoir un autre feel, on va jouer plus vite, etc.
Donc qui sont les actes qui vous inspirent pour vos shows?
Tout le monde a un background différent, alors les filles amènent un style soul ou motown aux chansons. Je sais qu’elles sont fans de Lauren Hill, tandis que Don est vraiment axé sur le funk, et Mathieu aime de tout, il s’pitch dans toutes les directions. Et moi j’ai vraiment eu une grande influence des Beatles et plus récemment Stromae. C’est lui qui m’a fait réaliser que c’est les paroles qui sont vraiment primordial dans la chanson, surtout en chansons françaises. Parce que les francophones, en général, peut-être qu’ils ne vont pas aimer ta mélodie mais s’ils aiment les mots ils vont aimer ta chanson.
Votre chanson « Sale Salaire » est la balade du fonctionnaire égaré, celui qui ne peut pas justifier son travail. Est-ce que vous considérez que votre musique a un thème politique?
Je pense que cette tune là viens toutes nous chercher dans le band, on est tous au stade de nos vies où on aimerait faire d’la musique comme carrière. Mais c’est aussi pour donner la chance au monde de questionner leur vie, de leur dire d’oser et de ne pas avoir peur d’admettre que peut-être qu’on a fait une erreur de choix dans nos études parce qu’on n’aime vraiment pas ça comme carrière. C’est pour ouvrir le débat.
« Sale Salaire » c’est un bon exemple dans la direction qu’on veut se diriger dans le sens qu’on veut être positif en présentant un problème. Parfois dans des tunes, l’artiste va te pitcher le problème sans vraiment de fournir de solution. Nous autres on veut réveiller le monde sans trop les frustrer, sans trop les critiquer dans ce qu’ils pensent. On veut quand même les encourager a prendre un nouveau chemin si c’est ça qu’il leur faut.
Qui est le meilleur danseur de vous cinq?
Moi j’dirai que c’est clairement Math. Y’a comme un genre de Michael Jackson move avec ces pieds. C’est définitivement à filmer si vous venez nous voir jeudi au Parc. Pis moi j’t’occupé à faire un «humping movement » vers le micro alors c’est pas toujours plaisant.
La prochaine étape, quelle est-elle? Allez-vous avoir un album ou une série de concerts bientôt?
Dans le long terme on vise un album mais en ce moment on veut perfectionner notre set. Cet été va vraiment être une période créative pour écrire des nouvelles chansons et se pratiquer pour ensuite offrir un meilleur spectacle pour nos fans!
